dimanche 1 septembre 2013

Approvisionnement: Canada, Suisse

Merci à  A... pour ces messages qu'elle m'a permis de publier. N'oubliez pas d'écrire au Migraine Trust vous aussi! Voir mon billet du 25/8 pour l'adresse.

Mail du 29/8

Bonjour,
Je vous avais déjà écrit il y a quelques mois pour connaître les approvisionnements possibles du Désernil. Tout d'abord je tenais à vous remercier de votre action en ce qui concerne ce médicament et en effet il apparaît très difficile de regrouper des usagers du désernil pour mener une action collective. Cependant je vais témoigner comme vous le proposez sur le site Migrain Trust.
Par ailleurs, j'ai fait quelques recherches pour savoir si au Canada le médicament était disponible. J'ai écrit à l'ordre des pharmaciens canadien et à une pharmacie pour savoir ce qu'il en était (des sites canadiens pharmaceutique proposent ce médicament). Ils m'ont répondu que ce médicament n'était plus en vente au Canada et que les sites de vente en ligne n'étaient pas fiables.
Je vais également me renseigner en Belgique et en Suisse, et je vous tiens au courant.
En ce qui concerne, ma situation. L'arrêt du Désernil m'a replongée dans l'enfer des migraines mais de manière moins fréquente. Ma neurologue m'a expliquée que le désernil pouvait modifier l'apparition des migraines après son arrêt. J'ai donc comme vous arrêté les traitements de fond pendant deux mois. Cependant lorsque les migraines surgissent elles durent plusieurs jours et même les triptans ne sont plus très efficaces. J'ai donc décidé de reprendre un traitement de fond pour voir si cela était efficace. Il semblerait qu'un nouveau médicament de crise soit à l'étude.
Dernière remarque: je suis très étonnée de ce que les autres médicaments à base de seigle n'aient pas été retirés du marché alors que leurs effets sont identiques à ceux du Désernil et que leur efficacité n'ont pas été prouvées. Nous sommes dépendant des laboratoires pharmaceutiques qui décident bien souvent l'arrêt de certains médicaments non pas uniquement en fonction de leur efficacité mais plutôt des bénéfices qu'ils rapportent...
Merci encore de votre travail. Ne laissez pas tomber encore! Votre blog est un message d'espoir.
Dès que j'ai plus d'info je vous recontacte.

Très cordialement.

A...

Mail du 1/9

J'ai déjà une réponse pour la Suisse ce médicament n'est pas en vente.

dimanche 25 août 2013

CSP / Amdipharm. Australie

Un correspondant me fait parvenir deux informations:

1- un mail de CSP / Amdipharm, qui continue à faire état de "difficultés d'approvisionnement", sans pouvoir donner aucune date de retour:

"22/08/2013 13:55
Monsieur,
En notre qualité d'exploitant d'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour la spécialité DESERNIL 1,65 mg, comprimé, nous faisons suite à votre demande relative à sa commercialisation. Nous vous confirmons que nous rencontrons des difficultés d'approvisionnement pour cette spécialité et, qu'à ce jour, les informations transmises par le titulaire de l'AMM ne nous permettent pas de connaître, voire d'envisager une date de remise à disposition du produit. En effet, le titulaire d'AMM est actuellement en pourparlers avec l'agence européenne du médicament dans le cadre de la réévaluation du rapport bénéfice/risque de cette spécialité. Dans ce contexte, nous ne pouvons que recommander aux patients de se rapprocher de leur médecin traitant afin d'envisager avec lui (elle) les alternatives thérapeutiques possibles. Enfin, étant Exploitant d'AMM pour la France, nous ne connaissons pas l'état de commercialisation de ce produit au niveau des autres territoires où le produit est enregistré (Belgique et Pays Bas), néanmoins les mêmes difficultés d'approvisionnement sont prévisibles.
 Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de nos salutations distinguées.
Xxxxx Pharmacien CSP / Amdipharm"

2- Mon correspondant m'indique qu'il arrive à se procurer du Desernil en Australie. Il paraît qu'il faut une ordonnance d'un médecin australien!

Etat des choses / Appel à témoignages

Plusieurs informations, à propos du sujet de ce blog.

I- Un rappel: j'ai pu il y a quelques mois me procurer en Angleterre, de façon compliqué, du Deseril (autre nom pour la même molécule, autre présentation.) Il ne semble malheureusement pas que ce soit toujours possible (voir ci-dessous), mais je ne l'ai pas vérifié par moi-même.

II- Je trouve à l'instant deux intéressants billets publiés sur le site The Migraine Trust ("The Migraine Trust is the health and medical research charity for migraine in the United Kingdom").

1- http://www.migrainetrust.org/news-methysergide-may-be-withdrawn-16945 , qui date du mois d'avril.

Il y est fait état de l'examen auquel doit se livrer l'Agence médicale européenne, qui pourrait mener à un retrait. La British Association for the Study of Headache défend l'intérêt du médicament. Il paraît que "Patients living in Europe who are currently taking methysergide to manage either migraine or cluster headache and find it helpful, were invited to provide a supportive testimonial in April 2013." (Les patients habitant l'Europe qui prennent actuellement du Methysergide pour contrôler la migraine ou l'algie vasculaire de la face et qui le trouvent utile étaient invités [invités où? par qui? en s'adressant à qui?] à fournir un témoignage en avril 2013.) Je suis agacé de ne pas l'avoir vu plus tôt...


2- http://www.migrainetrust.org/news-withdrawal-of-migraine-medication-17299
Il ressort de cet article que les patients britanniques qui ont pu s'approvisionner récemment en Grande-Bretagne l'ont fait grâce à des produits achetés au Canada ou en Australie. Les auteurs de l'article n'ont pas entendu dire qu'un autre fournisseur que Novartis aurait l'intention de reprendre la production pour la Grande-Bretagne.
A la mi-juillet, l'avis de l'Agence européenne de santé concernant le méthysergide n'était toujours pas paru.
The Migraine Trust lance un appel à témoignages concernant le méthysergide et les médicaments à base de Dihydroergotamine: "Please contact our Advocacy Service explaining how these changes have affected you and the impact that this has had/is expected to have on your life."

III- Mon ardeur pour ce blog a baissé ces derniers temps. 
L'une des raisons est qu'aucune action collective des migraineux eux-mêmes ne m'a semblé possible: en tout, deux (2) personnes, au fil des mois, m'ont proposé leur aide en me donnant leurs coordonnées. C'est vraiment trop peu pour espérer faire pression. Je remercie d'ailleurs vivement les autres personnes qui m'ont contacté: c'était toujours des échanges cordiaux d'informations ou d'expériences. Mais je pense que, si quelque chose peut bouger dans le bon sens, cela ne pourra pas être par l'action des patients eux-mêmes, mais par celle des associations médicales. Si vous écrivez l'anglais, vous devriez sans doute répondre à l'appel du Migraine Trust. Quant aux institutions françaises contactées (Académie de médecine, ANSM), l'expérience n'aura malheureusement pas montré leur capacité à nous venir en aide. 
Une mention spéciale et encourageante pour la Société française d'étude des migraines et céphalées, en l'action de laquelle il faut espérer.
L'autre raison de ma faible ardeur est que j'ai arrêté tout traitement de fond pour  l'instant, à l'occasion d'une pause obligatoire que j'ai été contraint de faire durer du fait des difficultés d'approvisionnement. A ma très grande surprise, ce n'est pas pire pour l'instant qu'avec un traitement. Je n'en tire d'ailleurs aucune conclusion générale, et je suis toujours convaincu que le Desernil m'a rendu un immense service durant la période où j'en ai pris, en me sortant d'une sorte d'enfer auquel je me croyais condamné (et les médecins aussi: deux me l'avaient clairement laissé entendre, la troisième m'ayant prescrit du Desernil.)
Bien cordialement.

samedi 2 février 2013

Une réponse de la revue Prescrire

J'ai également reçu une réponse de la revue Prescrire, à laquelle j'avais fait parvenir une copie de mon courrier au directeur de l'ANSM. L'auteur de la lettre rappelle très aimablement les positions déjà anciennes de la rédaction, qui ne sont  pas favorables (du tout) à l'utilisation du Desernil, en raison de son risque. Voir à ce sujet une publication très récente sur le site de Prescrire.

A propos de cette revue, je signale qu'elle publie dans son numéro de février des avis négatifs à propos de deux autres médicaments utilisés comme traitement de fond de la migraine: le Vidora et le Sibelium, qui "ont des effets indésirables excessifs au regard de l’efficacité". Deux médicaments signalés comme des alternatives au Desernil dans l'avis de la Commission de transparence de l'HAS du 23 mai 2012. Deux options thérapeutiques de moins, si l'on en croit Prescrire...

Je n'ai aucune position personnelle quant à ces deux médicaments (à part que je n'en ai pas un bon souvenir). Cependant, ceux dont les migraines ne répondent pas aux spécialités restantes, que deviennent-ils?

Réponse de la Société française d'étude des migraines et céphalées

Fin décembre, j'ai reçu une réponse intéressante et courtoise de la Présidente de la  Société française d'étude des migraines et céphalée. Le Dr Donnet m'indique que sa Société a contacté l'ANSM le 23 novembre dernier, "afin de réagir sur l'avis défavorable de la commission de transparence de mai 2012 sur un certain nombre de molécules, dont le Desernil". L'ANSM a répondu que "les effets indésirables et le profil de sécurité du méthylsergide ne sont pas compensés par le bénéfice."

Il est évidemment très regrettable que même les spécialistes ne puissent se faire entendre. Mais ce n'est pas exactement une nouvelle, malheureusement.

Merci à la SFEMC pour son implication.

La "réponse" de l'ANSM

Une réponse de l'ANSM m'est enfin parvenue. Elle se borne à rappeler la décision prise et la procédure européenne en cours.

A cette réponse très insatisfaisante a fait suite un échange de sourds, que je copie ci-dessous en enlevant nos noms respectifs:

>> >>>  23/01/2013 23:05 >>>
>> Madame,
>>
>> J'ai bien reçu votre courrier CD/CD/S33_2012, qui, bien qu'il ne puisse pas passer pour une réponse à mes demandes, contient pourtant un élément qui m'intéresse vivement. Vous écrivez:
>>
>> "La Commission d'Autorisation de mise sur le marché de février 2012, a en effet conclu à un avis défavorable au maintien sur le marché de ce médicament" (le Desernil).
>>
>> J'avais compris, à la lecture des documents publiés par votre agence, qu'elle s'en était tenu à une réévaluation du rapport bénéfice / risque du Desernil, ce qui a conduit à son déremboursement. Est-ce la même chose, pour l'agence, qu'une demande de retrait du marché?
>>
>> Je vous remercie par avance de votre réponse et vous prie de croire, Madame, à l'expression de mes sentiments distingués.
>>


> Le 24/01/2013 14:07, [la correspondante de l'ANSM] a écrit :
>> Monsieur,
>> 
>> L'ANSM est en charge de l'évaluation et de la réévaluation du bénéfice risque des médicaments et produits de santé et de leur autorisation ou interdiction. La commission d'AMM est une instance consultative qui émet un avis. Les décisions sont prises par le Directeur Général.
>> L'ANSM a demandé pour ce produit également disponible en Europe un arbitrage européen.
>> L'ANSM n'est pas en charge des décisions de prise en charge ou de non prise en charge  par la collectivités du remboursement des médicaments et produits de santé.
>> C'est la Haute Autorité de Santé qui donne un avis sur cet aspect.
>> Espérant avoir répondu à votre question,
>> cordialement,
>> [la correspondante de l'ANSM]
>>
>> Agence nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé
>> 143/147 bld Anatole France
>> F-93285 Saint-Denis cedex
>> www.ansm.sante.fr


> Docteur,
>
> Je vous remercie de ces éclaircissements sur les mécanismes complexes de ces décisions.
>
> Je ne puis que déplorer très vivement que dans ce débat la position des experts cliniciens (notamment la position exprimée par la Société française d'études des migraines et céphalées, en date du 23 novembre dernier, et adressée à l'ANSM) n'ait pas été prise en considération. Des centaines de malades qui n'ont pas d'alternative thérapeutiques à leurs migraines sévères et handicapantes vont se trouver ou se trouvent déjà dans une situation dont quelques témoignages en ligne peuvent vous donner une idée : http://www.meamedica.fr/migraine/desernil . Pour ceux-là, qui revivaient grâce à ce médicament présentant certes un danger, la réévaluation du rapport bénéfice / risque restera une décision inacceptable. Inacceptable et incompréhensible déontologiquement s'il est vrai, comme l'a soutenu en commission le Dr Bakchine, qu'il s'agit de "patients qui sinon n’auraient pas d’autre alternative que des produits beaucoup plus dangereux, comme des morphiniques".
>
> Sur ce point comme sur les autres que j'ai tenté d'argumenter dans mon courrier, vous comprendrez que je ne puis considérer que j'ai jusqu'à présent reçu une réponse.
>
> Je vous prie de croire, Docteur, à l'expression de mes salutations distinguées.



Le 25/01/2013 08:46, [la correspondante de l'ANSM] a écrit :
> Monsieur,

> J'ai bien  pris note de votre argumentaire en faveur du Desernil, et vous re précise que ce médicament est toujours à ma connaissance disponible, dans l'attente de la conclusion de l'arbitrage européen,

> Cordialement
> [la correspondante de l'ANSM]


> ==================================
> [la correspondante de l'ANSM]
>
> Agence nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé
> 143/147 bld Anatole France
> F-93285 Saint-Denis cedex
> www.ansm.sante.fr


Docteur,

Votre information est incomplète sur ce point. Le Desernil est indisponible depuis l'été dernier dans ce pays, pour des raisons industrielles à ce que dit le producteur. Cependant le laboratoire semble caler la reprise de sa production sur celui de l'arbitrage européen (ou bien il y a de grands hasards): il m'a indiqué qu'il ne recommencera pas à fournir cette spécialité avant septembre. Les gens se débrouillent avec de vieux stocks s'ils ont de la chance, ou s'approvisionnent à l'étranger, ou désespèrent. Le dernier mail que j'ai reçu depuis mon blog (http://methysergide.blogspot.fr) a pour titre "Au secours".  Aucun rapport avec les travaux de l'ANSM, me direz-vous peut-être.

Je regrette de ne pas avoir reçu la moindre réponse de votre part sur le fond, qui me semble pourtant bien concerner votre agence - n'est-ce pas? L'ANSM ne pense donc pas devoir expliquer ses décisions aux citoyens au service desquels elle travaille, même quand ces décisions les lèse gravement. C'est extrêmement regrettable.

Je vous prie de croire, Docteur, à l'expression de mes salutations distinguées.